La pollution de la Loire atteint l’île de Ré et l’île d’Oléron

Publié le par el pescador







source novethic.fr
Illustration : La pollution de la Loire atteint l’île de Ré et l’île d’Oléron Développement durable

© F. Gasnier / Robin des Bois

Développement durable

Après avoir touché l’estuaire de la Loire, classé Natura 2000, le fioul a atteint la plage, au grand dam des stations balnéaires voisines, des riverains  et de plusieurs ONG. Depuis le dimanche 16 mars, la fuite à la raffinerie Total de Donges aurait déversé près de 400 tonnes de pétrole dans l’estuaire du fleuve ou à ses abords. Les communes de Saint-Brévin-les-Pins et La Baule notamment, ainsi que plusieurs associations, ont déjà porté plainte contre Total.

A la veille des vacances de printemps, la nouvelle inquiète les stations balnéaires de Loire-Atlantique. Plusieurs plages ont dû être fermées, après la découverte de boulettes de fioul toxique. La pollution a même atteint lundi 31 mars les côtes de l’île d’Oléron puis de l’île de Ré. Les résultats des analyses d’échantillons réalisées par le laboratoire du Cèdre de Brest ne laissent que peu de doutes : la nature du fioul « ne diffère pas significativement » de celui déversé le 16 mars dernier dans l’estuaire de la Loire. La fuite à la raffinerie de Donges, dont Total est propriétaire, n’a donc pas fini de causer des dégâts.

C’est par voie de presse, le 17 mars, que les élus locaux et la Direction régionale de l’environnement Pays de la Loire (Diren) ont été prévenus de l’incident. D’aucuns fustigent la lente réaction et le manque de communication de Total, qui s’est tout de même excusé et a promis de prendre en charge l’ensemble des frais entrainés par cette pollution. Le groupe a lancé une enquête interne, qui a conclu que la fuite provenait d’une canalisation de fioul soute qui n’avait pas été contrôlée depuis 2004. Ayant subi une « corrosion localisée exceptionnelle » selon Total, la canalisation se serait fendue sur 16 cm à la suite d’une légère collision avec un navire en chargement. Les systèmes de surveillance n’ont cependant pas été assez réactifs : la fuite n’aurait été détectée qu’au bout de cinq heures, dans l’après-midi du 16 mars, déversant ainsi 400 tonnes de fioul, et la maire de Donges n’aurait été prévenu que dans la soirée.

Zone classée, ONG fâchées

Si la réaction de Total s’est faite attendre, celles des ONG a été très rapide. Dès le lendemain de l’incident, l’association de protection de l’homme et de l’environnement Robins des Bois rappelait que « fin mai 2007, un accident similaire s’est produit au même endroit et pour les même raisons » et appelait à la vigilance. La Ligue de protection des oiseaux (LPO), par la voix de son président Allain Bougrain Dubourg, a alarmé l’opinion sur le sort de nombreux oiseaux, dont au moins 200 auraient été retrouvés morts. Des tirs pour effaroucher les oiseaux et les éloigner des zones polluées ont été mis en place par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Plus largement, les ONG telles que France nature environnement (FNE), Robin des Bois, Bretagne vivante et SOS Loire vivante, ont dénoncé le « laxisme » avec lequel les activités de raffinement étaient pratiquées à Donges. Et pour cause : l’espace affecté par cette pollution est classé Zone naturelle d’intérêt écologique, floristique et faunistique (ZNIEFF), Réserve de faune sauvage et Natura 2000.

Plusieurs associations, notamment la LPO et SOS Loire vivante, ont décidé de porter plainte contre Total, à l’instar des communes touchées : La Baule, Saint-Brévin-les-Pins, Paimboeuf et Frossay. Les plages de La-Plaine-sur-Mer, Pornichet, Préfailles parmi beaucoup d’autres ont dû être fermées. Elus et habitants rappellent que la situation n’est pas une première. A Saint-Nazaire, 250 riverains de la Loire ont manifesté pour réclamer réparation. Total estime le montant des dégâts à plus de dix millions d’euros, et prévoit d’indemniser plusieurs professions touchées au plus vite.

En attendant les compensations financières, la dépollution continue. En un week-end, près de 162 tonnes de mazout ont été ramassées par les quelques 300 personnes travaillant au nettoyage de l’estuaire de la Loire. Les rives de la Loire seraient polluées sur une trentaine de kilomètres, et parfois sur près de 40 centimètres d’épaisseur. Aujourd’hui, 900 personnes sont toujours mobilisées dans les stations balnéaires, pour nettoyer les plages au maximum avant les grandes marées, aux alentours du 7 avril. Trente ans jour pour jour après la marée noire provoquée par le naufrage de l’Amoco Cadiz, le cauchemar recommence.

Rouba Naaman
Mis en ligne le : replaceChar('04-04-2008'); 04/04/2008

 


 


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Publié dans Poisson et santé

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