le baudette est mort .....

Publié le par el pescador

Témoin de cette évolution qui fait entrer le monde de la pêche dans la sphère de la Cites, la demande d'inscription à l'annexe II de l'ai­guillat et du requin-taupe. Ces deux espèces ont vu leur population chuter dans le nord-ouest de l'Atlantique et sur les côtes européennes (respectivement - 89% et - 95% en dix ans). Elles font toutes les deux l'objet de pêches accessoires (non ciblées), notamment en Espagne, en France, au Portugal et au Royaume-Uni. La France est le premier importateur mondial d'aiguillat. En Europe, la seule pêcherie saisonnière de requin-taupe se trouve d'ailleurs en France, à l'île d'Yeu. Généralement, les Européens sont de gros consommateurs de chair de requin et exportent à prix d'or (700 dollars le kg) les ailerons vers Singapour, Taïwan et Hongkong.

 

« Toutes les espèces de requins sont vulnérables parce qu'ils ont une grande longévité et une faible fécondité », souligne Bernard Séret, chercheur à l'Institut de recherche pour le développement et expert auprès de Shark Alliance, une coalition d'ONG.

 

L'inscription de l'aiguillat et du requin-taupe à l'annexe II avait déjà été demandée en 2004 par l'Allemagne qui n'avait pas reçu le soutien de ses partenaires. En 2005, le Ciem (Centre international d'exploration de la mer) avait lui demandé l'arrêt des captures de ces deux espèces, mais n'avait pas été suivi par Bruxelles.

 

Quelle que soit l'issue de la conférence de La Haye, l'intervention de la Cites dans la gestion des pêches est significative. Les pê­cheurs européens sont inquiets de l'arrivée de ce nouvel acteur de la conservation. « Nous ne voulons pas interdire la pêche, mais la réglementer », assure Stéphane Ringuet, du WWF, qui souligne que si l'inscription est votée, la nouvelle réglementation se mettra en place dix-huit mois plus tard pour permettre aux pêcheries de s'adapter.

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