La crise de la poissonerie et la vente directe des pêcheurs !!

Publié le par el pescador

Les poissonniers ne profitent pas de la crise

Source : La Manche libre :
http://www.lamanchelibre.fr/Les-poissonniers-ne-profitent-pas-de-la-crise,1.media?a=1924





Président de la fédération régionale de la poissonnerie, Claude Lieffroy défend ces commerçants montrés du doigt.
'Au sein de la filière pêche, tout le monde a un métier dur. A commencer par les pêcheurs naturellement, qui, en outre, sont les premiers à pâtir de la mauvaise conjoncture de ce secteur d'activité.�
En rappelant cette réalité, Claude Lieffroy, président de la toute récente fédération régionale de la poissonnerie de Basse-Normandie, ne veut que mieux attirer l’attention sur le sort des membres de sa propre profession. Placés au bout de la filière, ces commerçants sont en effet directement exposés aux critiques, souvent acerbes, des consommateurs.

“Des charges trop lourdes”
“Alors que des dizaines de tonnes de coquilles Saint-Jacques ont été récemment sacrifiées, et qu’à la criée de Granville par exemple, de grosses quantités de poissons n’ont pas trouvé preneur, les gens ne comprennent pas que chez le poissonnier, les prix ne baissent pas.” Or, pour le représentant des poissonniers bas-normands, cette situation s’explique parfaitement et se justifie d’autant plus que ces professionnels aussi ont un métier dur. “Comme toutes les entreprises, nous supportons des charges lourdes, à commencer par les salaires pour les poissonneries les plus importantes. Sans oublier les frais entraînés par la réglementation sanitaire, normale tout en étant parfois excessive.”
Mais certaines choses passent moins bien que d’autres. Dont la fameuse “taxe poisson”, représentant 2% du prix du poisson vendu à l’étal, et à laquelle sont soumis les commerçants qui réalisent au moins 760 000 euros de chiffre d’affaires. “Pour beaucoup, payer cette taxe reviendrait à déposer le bilan. Elle a été instituée sans que nous soyons consultés !”

“Concurrence déloyale”
Et le président de la fédération régionale de pester dans la foulée contre la concurrence déloyale des rayons poissonnerie des grandes surfaces qui, elles, peuvent répercuter cette taxe sur d’autres produits, “en vendant parfois à perte”, et qui, de toute façon, réalisent un chiffre d’affaires tel que cela n’a guère d’importance. Ces mêmes grandes surfaces “vendent aussi beaucoup de produits importés, alors que les poissonniers ne proposent que des produits locaux de qualité.”
Mais, dénonce encore Claude Lieffroy, la concurrence faite aux professionnels peut ausssi avoir un caractère illégal. “Il existe un véritable marché parallèle. Je l’ai moi-même constaté avec des coquilles Saint-Jacques achetées directement au pêcheur par un comité d’entreprise, puis revendues au personnel.” Afin d’éviter cette pratique et d’autres encore plus malhonnêtes, Claude Lieffroy souhaite que tous les produits de la pêche passent obligatoirement en criée.
Dans ce contexte franchement morose, il avoue ne pas comprendre que, par exemple, des gendarmes maritimes soient venus dans un commerce contrôler avec un pied à coulisses la taille des bulots vendus par un poissonnier.“Il y a de quoi dégoûter les jeunes de se lancer dans la profession ! Et puis, nous ne pouvons pas nous-mêmes contrôler si, parmi les bulots que nous achetons, certains sont sous taille.”
Au passage, le président de la fédération bas-normande n’a pas de mots assez durs à l’égard du marché espagnol des produits de la pêche, où, estime-t-il, des espèces sont vendues sous taille au grand jour, au mépris de la réglementation européenne. Mais sur le fond, Claude Lieffroy plaide pour une meilleure gestion de la ressource en considérant que des espèces comme la raie ou la dorade sont maintenant menacées, pour être soit trop pêchées soit pêchées trop jeunes.
Il regrette d’autre part les pratiques consistant à pêcher en priorité une seule espèce de poissons, car cela revient à mettre sur le marché des quantités de produits trop importantes pour pouvoir être vendues en totalité.

Union et fédération
Créée récemment afin de défendre efficacement les intérêts des poissonniers, au nombre de 3 200 en France, l’Union nationale de la poissonnerie française, dispose de relais locaux : les fédérations régionales. En Basse-Normandie, il y a 130 poissonniers. Tél. 02 33 70 83 65.
Stages
La réglementation sanitaire est stricte pour les poissonniers aussi. Ces professionnels ont ainsi l’obligation de suivre un stage consacré aux pratiques d’hygiène. Faute d’attestation délivrée par un organisme habilité, ils encourent une amende de 1 300 €.
Relais
Claude Lieffroy, aujourd’hui âgé de 67 ans, tient avant tout à préparer l’avenir en prenant la présidence de la fédération régionale de la poissonnerie. A ses yeux, en effet, la fédération peut inciter les jeunes à assurer la relève

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